Je vous livre aujourd’hui quelques anecdotes et citations d’écrivains d’hier et d’aujourd’hui.
J'ai été très étonnée par le contenu des mémoires du premier d'entres eux, Baudelaire. Ce portrait, ces paroles sont très loin du personnage qu'ont peut imaginer en lisant Les Fleurs du mal ou Le Spleen de Paris. Et, je ne sais pas si je relirais ces deux oeuvres de la même façon. Même si, de toute façon, il faut pouvoir dissocier l'l'ouvrage et l'auteur...Et il faut remettre l'écrivain dans son siècle et son temps. Les modes de pensées, la culture étaient trés différents. Mais quand même, dur de ne pas être déçu par l'homme!
Baudelaire (né à Paris en 1821, mort en 1867, à Paris) :
Son œuvre :
-Les Fleurs du mal, 1857.
-Les Paradis artificiels, 1860.
-Curiosités esthétiques, 1868.
-Petits poèmes en prose (ou Le spleen de Paris), publié à sa mort (il avait 46 ans), 1869.
Anecdotes et citations extraites de Mon cœur mis à nu et Fusées, souvent réunis sous le titre de Journaux Intimes,paru 1 an après sa mort :
Il était misogyne :
« La femme est naturelle, c'est-à-dire abominable.
Aussi est-elle toujours vulgaire, c'est-à-dire le contraire du Dandy… »
« J'ai toujours été étonné qu'on laissât les femmes entrer dans les églises. Quelle conversation peuvent-elles avoir avec Dieu ? »
« La femme ne sait pas séparer l'âme du corps. Elle est simpliste, comme les animaux. - Un satirique dirait que c'est parce qu'elle n'a que le corps... »
Il ne supportait pas Georges Sand :
« Aussi elle n'a jamais été artiste. Elle a le fameux style coulant, cher aux bourgeois.
Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde. Elle a, dans les idées morales, la même profondeur de jugement et la même délicatesse de sentiment que les concierges et les filles entretenues… »
Ni, d’ailleurs, non plus, les français (de l’époque !) :
« Le Français est un animal de basse-cour si bien domestiqué qu'il n'ose franchir aucune palissade. Voir ses goûts en art et en littérature.
C'est un animal de race latine ; l'ordure ne lui déplaît pas, dans son domicile, et, en littérature, il est scatophage. Il raffole des excréments. »
Comment travaillait Baudelaire :
« Si tu travaillais tous les jours, la vie te serait plus supportable. Travaille six jours sans relâche,
Pour trouver des sujets, (Liste de mes goûts).
Sois toujours poète, même en prose.
Grand style (rien de plus beau que le lieu commun).
Commence d'abord, et puis sers-toi de la logique et de l'analyse. N'importe quelle hypothèse veut sa conclusion. »
Trouver la frénésie journalière… »
« Hygiène. Conduite. Morale. - Jeanne trois cents, ma mère deux cents, moi trois cents, - huit cents francs par mois. Travailler de six heures du matin, à jeun, à midi. Travailler en aveugle, sans but, comme un fou. Nous verrons le résultat. »
Petite recette d’un autre temps :
« Le travail engendre forcément les bonnes moeurs, sobriété et chasteté, conséquemment la santé, la richesse, le génie successif et progressif, et la charité. Age quod agis. Poisson, bains froids, douches, lichen, pastilles, occasionnellement ; d'ailleurs, suppression de tout excitant.
Lichen d'Islande.. 125 grammes.
Sucre blanc.......... 250 -
Faire tremper le lichen, pendant douze ou quinze heures, dans une quantité d'eau froide suffisante, puis jeter l'eau. Faire bouillir le lichen dans deux litres d'eau sur un feu doux et soutenu, jusqu'à ce que ces deux litres se réduisent à un seul litre, écumer une seule fois ; ajouter alors les deux cent cinquante grammes de sucre et laisser épaissir jusqu'à la consistance de sirop. Laisser refroidir. Prendre par jour trois très grandes cuillerées à bouche, le matin, à midi et le soir. Ne pas craindre de forcer les doses, si les crises étaient trop fréquentes. »
Et toujours dans la délicatesse :
« F....., c'est aspirer à entrer dans un autre, et l'artiste ne sort jamais de lui-même. »
« La femme a faim, et elle veut manger ; soif, et elle veut boire.
Elle est en rut, et elle veut être f...
Le beau mérite!
A retenir :
« Qu'importe ce que peut être la réalité placée hors de moi si elle m'a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis. »
« [...] il est de certaines sensations délicieuses dont le vague n'exclut pas l'intensité; et il n'est pas de pointe plus acérée que celle de l'Infini. »(Le spleen de Paris)
« L'étude du beau est un duel où l'artiste crie de frayeur avant d'être vaincu. » (Le spleen de Paris)
« Mais qu'importe l'éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance? » (Le spleen de Paris).