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L'ombre D'au Clair

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Au clair de la lyre

   

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"Votre âme est un paysage choisi

Que vont charmant masques et bergamasques

Jouant du luth et dansant et quasi

Tristes sous leurs déguisements fantasques"


 

Paul Verlaine, Fêtes galantes.   

   

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               Bienvenue dans ce refuge littéraire,
               Toi, voyageur, explorateur ou simplement égaré,
               Des romans, des poèmes, des nouvelles, des chansons,
               Des auteurs, des chanteurs ou tous autres écrivains…
               Tu te trouves, ici, dans le coeur
               De ceux qui aiment, de ceux qui vivent
               Dans un autre univers, parallèle et nuageux.
               Un monde onirique, imaginaire, fantasmé
               Un espace crée pour continuer de rêver…

                                                

31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 16:41




Dès qu'il ouvrit la porte, il vit une horde de journalistes derrière le cordon de sécurité humain installé à la hâte par des gardes du corps affolés prêts à se lancer sur lui pour le protéger.  Résigné, il jeta un œil sur les journalistes sans dire un mot puis  se dépêcha de monter dans sa voiture.  Puis il quitta la ville. 

Le lendemain, assis à sa table de jardin dans sa maison de campagne, le pape découvrit, effaré, le contenu des journaux. Ceux-ci titraient : « Le pape a disparu », «Le Président de la république se décide à s'exprimer », «Le peuple veut des explications »... Il prit dans ses mains le deuxième article, paru dans un quotidien français, et le parcourut :

« Le chef d'état s'est enfin exprimé. Malheureusement, il laisse nos concitoyens face à eux même. En effet, si ses explications n'ont convaincu personne elles montrent aussi la puissance de l'omerta, devenue un mode de pensée exclusif propre, visiblement, à tous les plus grands pays. Car, à cette heure aucun dirigeant n'a pu apporter quelque lumière sur les évènements d'hier. Cette allocution est un échec qui n'a contribué qu'à empirer la colère de la rue. Une fois sa déclaration terminée, le président a regagné sa voiture sous les sifflets de la foule ».

Une fois à l'abri, dans sa Peugeot 607, le chef de l'état offrit à ses conseiller une allocution moins édulcorée et plus beaucoup plus personnelle : 

« Quelle bande de crétin ! Qu'est-ce que ça peut leur foutre que le pape autorise le port des préservatifs ! Je savais qu'ils étaient cons, Moussard m'avait prévenu mais à ce point là c'est pas possible ! !  Ces vieilles rombières, qui dirigent leurs associations, elles sont en train de nous mettre le bordel dans le pays ! Et personne ne réagit ! Ils suivent ! Les journaux suivent, les syndicats suivent, les chefs d'état suivent. Ils crient au scandale mais ils ne savent même pas pourquoi ! »

Et pourtant, si les syndicats  suivaient en se joignant au mouvement des associations  Défense de la Nation ou Les Mères françaises, c'était bien à contrecœur. Mais, ils devaient fait leur travail : ils avaient écoutés la colère de ceux qui ne faisait que subir les conséquences des évènements. Car,  hier, quelques minutes après l'annonce de la déclaration du pape, les actions des plus grandes entreprises américaines avaient commencés par légèrement faiblir pour finalement atteindre une chute record en fin de soirée. Le pays, très pieux ne parvenait pas à se relever de ce coup de poignard dans le dos des plus fervents amateurs du God bless you.  S'ensuivit, le lendemain matin, à la première heure un monumental crash boursier qui influa immédiatement et notablement sur le cours du brut. 

Les premiers français qui se levèrent ce matin là comprirent qu'il valait mieux se rendre au plus vite à la première pompe à essence disponible. Dans l'après midi furent annoncées les premières pénuries. Et le soir les transports, bus, camions, chemins de fer firent part aux micros des journaux télévisés de leur ras le bol. Ce qui laissait entrevoir une  grève imminente et d'ampleur nationale voire européenne. Les plus optimistes pensaient bien que le conflit ne durerait pas. Mais c'était sans compter les plus révoltés, ceux qui n'attendaient qu'une étincelle, ceux qui n'avaient plus rien à perdre....   

Huit jours plus tard, le conflit n'était toujours pas résolu et le pape n'avait pas reparu. Toute l'Europe fut paralysée. Les chefs d'Etats tentèrent de faire retomber le soufflet en proposant un budget plus conséquent alloué aux transports, à la lutte contre le vandalisme, à la ligue pour le droit à l'avortement ou contre l'avortement aussi d'ailleurs. Mais dès que l'un d'eux parvenait à calmer la population, les citoyens d'un autre pays provoquaient ceux d'à coté. Bref, tous les jours, on entendait à la radio des français ou des étrangers se moquer ou conspuer le pays voisin qui se demandait s'il n'allait pas quand même se remettre au travail.

Finalement, toute l'Europe ainsi que le continent américain se retrouvèrent plongés dans le cahot le plus total sans savoir pourquoi. Les gens stockaient du sucre, l'essence était volée la nuit mais personne n'osait sortir sa voiture de peur de passer pour un privilégié qui aurait accès à des réservoirs  d'essence d'où le précieux liquide coulerait  à flot.

 Puis vint la période des élections mais personne ne voulut se présenter. Ni dans notre pays ni ailleurs. Alors, des groupes liés aux mafias locales, tentèrent de se présenter comme les sauveurs. Il fallait juste leur faire confiance...

 Et le monde était toujours sans nouvelles du pape. Pourtant il coulait des jours heureux dans un petit coin reculé de notre belle campagne. En Ardèche plus précisément. Dans un petit village de 110 âmes. Un peu avant sa fuite il avait acheté un petit mas en pierre agrémenté d'un jardin, d'un potager et d'une roseraie. Son conseiller était le seul à être dans la confidence. Il passait le voir, de temps en temps et en famille pour ne pas éveiller de soupçons.

« Vous ne m'ôterez pas de la tète, Monseigneur, qu'il est curieux, quand même, que vous ayez acheté cette maison quelques jours seulement avant les évènements... 

-Très bien, très bien, vous voulez savoir... Vous voulez la vérité... Mais pour quoi faire, à quoi vous servira-t-elle ?

-Vous l'avez dit, Monseigneur : juste pour savoir. Une histoire de confiance ou de conscience... Vous me devez bien ça. Et de mon coté, je vous offre la possibilité de libérer la votre par la même occasion. Regardez dans quel état est l'Europe à présent... Tout ça pour une phrase et quelle phrase ! Si c'est ce que je pense vous avez fait très fort. Mais ce qui m'intrigue le plus c'est pourquoi ? Quelles raisons peuvent valoir la peine de plonger le monde dans le chaos ? »

Le pape, vêtu ce jour là d'un pantalon beige, d'une chemise à carreau et d'un chapeau en paille se tenait assis face à une table de jardin. Un parasol l'abritait des premiers rayons de soleil. Il but une gorgée de son café au lait puis tira sa chaise afin de s'approcher de son conseiller.

« D'abord, je n'avais pas l'intention de plonger notre monde dans ce chaos, comme vous dites. Ensuite, vous voulez savoir... Est-ce que vous êtes bien sur que vous pourrez savoir et ne rien dire ? Parfois ne pas savoir est plus simple... Vous n'auriez pas ce poids à porter. On va encore vous interroger, vous aurez envie de parlez mais vous ne pourrez pas. Vous serez condamné au silence dans le seul but de me protéger... Et si vous jugez que ces raisons ne sont pas bonnes que ferez-vous ?

-Je vous connais depuis vingt ans, Monseigneur. Nous nous connaissons bien. Vous savez, je pense, que je suis digne de confiance et moi je sais que je ne suis pas seulement votre conseiller mais aussi, il me semble, un peu votre ami... Je me trompe ? »

Le pape, un peu inquiet de savoir qu'il allait enfin devoir s'expliquer, et par là même être jugé pour la première fois par un homme, se contenta d'opiner du chef.

- Alors, continua le conseiller, en tant qu'ami, vous me devez, je crois, la vérité...

- Très bien... Je vais être père, mon ami... Un enfant illégitime mais que j'aime déjà plus que tout... C'est étrange comme sentiment... Je me suis posé beaucoup de questions et j'ai changé d'avis, en quelques jours, sur bien des choses... Quand j'ai prononcé cette phrase, qu'encore aujourd'hui je ne regrette pas, J'ai pensé à mon enfant, à ses futurs amis, à sa vie. J'ai voulu le protéger. Ce n'était pas les paroles de Dieu qui juge mais celui d'un homme qui aime. Aujourd'hui je suis un autre. Aujourd'hui je ne suis plus religieux, je ne suis même plus homme, je suis père.

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